par Laurent Savard
Gabin a deux ans et demi et il ne parle toujours pas. La pédiatre ne s’inquiète pas pour lui. « Peut-être n’a-t-il rien à dire ? » suggère-t-elle. Elle prend Gabin et le pose sur la balance. « Alors, voyons voir combien tu pèses. Non, mon lapin, arrête de bouger. Ah, un futur sportif, l’animal ! A la louche, on va dire douze kilos cinq. Allez, treize, ça porte bonheur ! »
Un fils autiste, un père artiste, et le livre de leur vie. Drôle, tendre, grinçant, zébré de poésie et d’énergie. Bourré d’amour. Laurent Savard et Gabin y mettent le feu aux préjugés.
chez Petite biblio Payot – ISBN 978-2-228-92057-5
Ce roman m’a été offert pour mon anniversaire par la sœur de ma belle-sœur ; autrement dit par la sœur de la copine de mon frère. Ce livre a un sous titre explicite : mon amour de fils autiste.
Je n’étais pas sûre de vouloir lire ce genre de livre en vacances, un feel good book accompagné d’une limonade me semblait plus approprié à cette période de canicule. Mais, avec le livre, il y avait une carte qui disait : » Je l’ai adoré et j’espère que toi aussi. ». Donc il fallait bien le lire pour pouvoir lui en reparler. Je l’ai pris avec moi pour aller chez le kiné et je l’ai commencé en salle d’attente. Après la séance, je n’ai pu m’empêcher de prolonger – et même terminer – cette lecture.
C’est une belle déclaration d’amour d’un père à son fils. « La malheur des autres, c’est comme les canapés d’angle, ça encombre. » écrit l’auteur. C’est exactement ça, on sourit à certaines anecdotes tout en admirant la simplicité avec laquelle elle est racontée. Car sans nul doute, on admire ce papa en se demandant comment l’on aurait réagit dans telle ou telle situation et surtout en espérant que cela ne nous arrive pas.
Ce livre parle également du manque de tolérance. Plusieurs fois, je me suis dit qu’il n’était pas possible que des personnes réagissent de cette manière … puis, après une amère réflexion sur notre société, je me suis dit que c’était bien possible car des égoïstes il y en a malheureusement beaucoup. Le dernier paragraphe est particulièrement marquant et m’a bien fait sourire. Car oui, c’est aussi un livre joyeux.
Je vous conseille donc cette histoire qui ne tombe pas du tout dans le pathos mais est remplie de tendresse et disons-le de courage.
Moi vivant, jamais Gabin n’ira dans un centre. Et, par prudence, j’ai prévu d’être éternel.